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JUN 12

Rencontre avec Boris BENET

Il m'avait demandé de lui ouvrir les portes de l'atelier au bord des nuages pour animer son premier atelier à lui : Du sens aux solutions créatives. Et depuis, il récidive ailleurs et à foison. Et parce que Boris aime taquiner les coachs qui ne sont plus des anges, les faire tourner en rond mais pas en bourrique, j'aime ici le chatouiller un instant et à mon tour.

Et surtout, ne ratez pas son prochain atelier d'été : le jeudi 19 juillet.

André : « Prendre la diagonale du fou ! » C'était ton accroche pour nous inviter à ton nouvel atelier Des sens à la créativité. Pourtant, du premier au dernier mot, ni diagonale ni folie, en apparence. Et c'est avec un « Tournez sur vous-même » que tu nous as accueillis. Un raccourci pour replonger dans l'enfance ? Ou bien pour nous rappeler combien nous tournons en rond souvent ?

Boris : « Prendre la diagonale du fou ! » : c'est sortir du cadre habituel de notre pensée, celui qui nous fait chercher la solution logique, rationnelle, depuis notre cerveau gauche. Pour le clin d'œil, c'est aussi le nom d'un trail réputé sur l'île de La Réunion où je vais souvent me ressourcer et pour laquelle j'ai une affection particulière. Des kilomètres de course à pied en dénivelé négatif et positif dans les cirques (190 pour la plus longue), de jour comme de nuit, le temps d'un week-end. J'admire la performance physique de ces coureurs qui repoussent les limites. « Tournez sur vous-même » : de manière ludique, pour perdre les sens, le sens des réalités, la réalité quotidienne, celle qui nous coupe parfois de nous-même si nous ne prenons pas le soin de revenir à nous. « Tournez sur vous-même » : pour prendre ensuite le temps de se ré-ancrer dans l'ici et maintenant, des pieds à la tête, en prenant conscience de son souffle, le souffle de la vie ; le sentir nous traverser, traverser notre corps et petit à petit redécouvrir que nous ne sommes pas seulement une tête avec un cerveau mais aussi un corps, un organisme vivant qui détient une information multiple et qui la fait émerger lorsqu'on s'y connecte.

André : C'est au retour de ton séjour en terre chaman à Bali que tu as créé cet atelier. Puiser aux sources du chamanisme, c'est bien plus qu'un clin d'œil : c'est un pied de nez au peuple coach non ?

Boris : Ah Bali… Terre des esprits. Quel voyage ! Et ce n'était pas seulement pour le tourisme que j'y suis parti. J'ai suivi là-bas un séminaire de développement spirituel. L'idée de l'atelier est née en séance de supervision avec toi, quelques jours avant mon départ. Pour mon séjour, j'avais posé une intention pour cet atelier : que mon autre intelligence m'apporte les éléments principaux de contenu. Et les expériences que j'ai vécues sur place (rencontre avec des guérisseurs, cérémonies dans des temples,…) m'ont fait accéder à d'autres niveaux de conscience qui m'ont ouvert à une nouvelle forme d'accompagnement. Puiser aux sources du chamanisme, c'est m'ouvrir à une dimension spirituelle, que j'ai intégrée dans mon coaching. Depuis, j'ai été conforté dans mes présupposés : il n'y a pas de hasard, toute l'information est dans le champ, ce qui émerge est juste, si je ne comprends pas cognitivement, une partie de moi trouvera la signification de ce qui est. Alors, oui, c'est une sorte de pied de nez ! Accepter d'être dans l'ici et maintenant, tout en légèreté, s'ouvrir au champ, aller y puiser l'information qui y est présente et laisser place aux émergences, à leur symbolisme qui donne du sens.

André : Pour tester tes passes magiques et tes cartes d'ange avec quelques modernes sorcières ou guérisseurs, tu m'as proposé de t'ouvrir l'atelier en bord de ciel. Oh, juste un après midi ! Mais c'était pour moi inédit et pas facile de me laisser faire ainsi. Et depuis lors ça m'a donné l'envie d'accueillir ici d'autres talents et de faire de l'atelier un point de départ d'une Silicoach Valley, avec Eva et pour des coachs amis. Toi qui déjà ouvrais ici les placards et les tiroirs sans chichis, ça t'est familier d'aller ainsi vagabonder aux lisières de l'autre, de le chatouiller et de provoquer alors un chaos créatif ?

Boris : J'aime la figure mythologique du trickster. Ce complexe mythique, porteur de polarités, tout aussi à l'aise dans l'ombre que dans la lumière, crée le chaos nécessaire à la transformation puis au réajustement et au rééquilibrage. C'est une figure actuelle et d'actualité : elle est reprise par Jean-François Vézina dans son dernier livre 'Danser avec le chaos' et présente dans la riche exposition 'Les Maîtres du Désordre' au Musée du Quai Branly. Le coach est pour moi une sorte de trickster moderne ! À titre personnel, il a exploré et explore toujours ses zones d'ombre. Dans sa démarche d'accompagnement, après avoir posé le cadre de sécurité, il aide son client à trouver les zones de frottement, celles de déséquilibre, pour favoriser le saut quantique, celui vers tous les possibles pas encore envisagés. Alors c'est une posture que j'adopte bien volontiers. Et je suis ravi de t'avoir chatouillé, au propre comme au figuré. Ça a été ma façon involontaire de participer au flux du donner-recevoir. C'est dans ton atelier qu'est né le mien et que s'est déroulé mon pilote. Tu m'as ouvert ton atelier et tu t'es ouvert à un de tes espaces d'excellence : la découverte des singularités et des talents de chacun. Car c'est pour moi une de tes singularités, celle de super-vision du meilleur singulier de l'autre.

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D'autres aussi aiment succomber à ses créations, tirer ses cartes d'ange et buzzer à l'envi : Tanakia. Et puis aussi animer avec lui : Eva.

En savoir plus : Boris BENET