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JUI 15

Qui a commencé !

Je me ballade en vélo ou en trottinette avec mon frère. On est en enfance. Soudain il y a une femme en voiture pas sympa du tout qui stoppe brusquement devant nous. Et elle sort de sa voiture. Et elle veut nous faire la morale mais je ne sais pas trop pourquoi au fond. Et c'est plutôt dirigé vers mon frère. Alors je m'arrête et je l'insulte à mon tour. Je lui dis qu'elle est vieille, grosse, vraiment très moche et je lui balance plein d'autres gros mots pour bien la blesser au fond mais dont je ne me rappelle pas à présent.
Alors elle pique une grosse crise de rage. Mais mon frère et moi on file illico et à grande vitesse, en vélo ou en trottinette toujours. Et j'ai très peur que la femme nous poursuive. On traverse des petits villages de pierre dans le Sud Ouest de la France, genre Saint-Antonin Noble Val ou Cordes-sur-Ciel. Mais mon frère, derrière moi, va beaucoup moins vite hélas, alors j'ai peur que la méchante femme le rattrape.

Je me réveille parce que je crois que quelqu'un me dit que la femme est maintenant très très mal en point, genre crise cardiaque. Et que tout ça c'est peut-être de ma faute. Mais c'est elle qui a commencé, non !? je me dis.

Une fois bien réveillé, j'ai eu envie d'écrire ce rêve-là, et en écrivant tout ça j'ai le souvenir étrange que je faisais exactement ça, enfant avec mon frère, sur le chemin de l'église : on sonnait aux portes des maisons avec des mauvaises femmes dedans et on les insultait un peu et puis aussitôt on s'échappait à grande vitesse.

J'ai raconté ça, comme ça, sur le divan : le rêve, mon réveil soudain et mon souvenir d'enfance.

- Quelle femme insultait les enfants ? m'a demandé ma psy alors.

J'ai trouvé ça bizarre qu'elle prenne l'histoire dans ce sens-là : une femme qui insulte des enfants ? et qu'elle oublie alors mon jeu cruel sur le chemin de l'église quand c'est moi qui commençait. Et je n'ai pas trouvé tout de suite parce que c'est difficile aujourd'hui pour moi quand une femme insulte, surtout des enfants, je lui ai dit.
Alors elle a insisté en disant que si aujourd'hui c'est difficile c'est qu'aujourd'hui est chargé d'hier. Et alors j'ai retrouvé des gros mots qui me semblaient banals (genre "garce", "enfant du diable"...) parce que ces mots-là étaient souvent sur les lèvres féminines. Mais pour ma psy c'était vraiment des insultes. (Et je crois bien qu'elle était un peu choquée par ces mots-là.)

- Et vous voulez vous débarrasser de la femme ?
C'est ce qu'elle m'a lancé une fois que j'ai retrouvé quelques gros mots. Ça m'a surpris et aussitôt je lui ai dit Non, non et non ! J'en ai fini avec cette histoire-là, avec mon désir de tuer la femme.

- Mais pourquoi vous me dites ça ? je lui ai demandé.

Elle ne m'a pas répondu et alors je me suis souvenu de la fin de mon rêve où la mauvaise femme meurt peut-être à cause de moi. Et c'est moi le metteur en scène, l'instigateur de mon rêve au fond et toujours.
Je lui ai dit que je n'aimais pas trop ce qu'elle me disait là et que, dans le rêve, c'est la femme qui a commencé, non ?

- Et vous avez peut-être aussi envie de vous débarrasser de moi alors ?, elle m'a dit.


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