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SEP 11

Brodé au point de grâce

Nabaltar, le soigneur de fauves, a les arbres ; Zeppo, le clown, les albums de photographies ; et Hésior, le magicien, les histoires de sang.
Et, entre eux, il y a Mira. Une femme de l'air. Faite pour s'envoler.
Au point de croix et de grâce, au fil de soie, Jeanne Benameur brode autour d'eux une histoire d'âme. L'histoire de l'amour et de la mort.
Ça se lit comme on marche en sous-bois, là où la terre est si tendre. Silencieuse. Là où rien ne gêne pour contempler.


Quelques extraits, picorés ça et là, écrits comme des haïkus de l'âme :

« Quand on est réveillé par l'odeur du café, le dommage du matin est moins grand. »
« Une clef, c'est un espace de la terre qu'on peut fermer. Fermer un espace de la terre, c'est un acte étonnant. »
« Ce n'est pas dans les dates que le temps est dit. C'est dans le gris des éléphants, c'est dans la crinière du cheval, c'est dans le pas de l'écuyère. »
« C'était un magicien. Son avance sur tout ce qui advient était la forme de son malheur. Singulière. »
« Les peines ne se croisent pas. Ce ne sont que les vies qui se partagent. »
« L'amour ne fait pas d'histoire. »

C'est une autre découverte d'Eva, en partage, là, dans ses « cornées d'abondance ».

Les reliques, Jeanne BENAMEUR, Actes sud, Babel, Mars 2011.

Un autre petit livre angélique de Jeanne Benameur : Les demeurées.


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