03
OCT 18

Les prénoms épicènes

L'année dernière le roman d'Amélie, Frappe-toi le cœur, parlait du mal de mère, enfin de l'une des formes particulières de ce mal : la jalousie. La jalousie entre mère et fille, et puis au fil du temps, au fil de la vie, la jalousie entre femmes, sœurs, amies, profs… 

Et moi, je me demandais où étaient les hommes dans tout ça ? En particulier le père parce qu'il apporte du tiers, de l'étranger, du jeu dans le duo mère-enfant. Mais, là, les hommes semblaient rayés de la carte. Ou bien ils comptaient les points et regardaient le plafond. Tout à côté des mères. Et donc, cette année, c'est un peu sur ce fil-là le nouveau millésime d'Amélie : Les prénoms épicènes.

Oui, c'est sur la haine des hommes. Dans un sens et dans l'autre, la haine entre père et fille, et entre hommes et femmes derrière la romance. Et c'est comme un thriller psychologique toujours.

12
SEP 18

Dépôt de plainte

« Alors ces rêves-là sont ratés. » C'est la femme au divan, enfin ma psy, qui m'a dit ça l'autre jour. C'était au retour des vacances. Mais je n'ai pas aimé parce que je n'aime pas trop rater les choses. Même si je sais bien qu'on ne contrôle rien avec l'inconscient. Surtout la nuit. Ma psy me disait ça parce que je débarquais sur son divan comme pour déposer une plainte. Oui, mes rêves me réveillent. Brutalement toujours. C'est d'ailleurs pour ça que je m'en souviens. Mais je ne vois pas comment faire autrement. Alors, après ça, j'ai du mal à me rendormir.

29
AOU 18

Casse-gueule

Sur Instagram elle s'appelle « bohaime » et comme Ava, l'héroïne de Casse-Gueule, c'est une très jolie jeune femme. Un peu comme une princesse russe. Mais sans chichis. 
Enfin, Ava était très jolie juste avant de se faire casser la gueule. C'était à l'heure bleue par un inconnu avec un poing américain et dans la cour pavée d'un immeuble parisien, là où elle fait du Yoga. Mais c'est alors comme une libération pour elle. Et elle ne va pas en rester là.

27
AOU 18

17 septembre

Si vous dirigez une équipe ou animez des formations en groupe, si vous pilotez des projets ou des changements complexes, vous sentez bien que c'est parfois imprévisible et même erratique. Et qu'il y a des dynamiques qui semblent créatives et qui soudain s'enrayent ou tournent court.

Oui, parce que les élans de chacun s'entremêlent toujours mais convergent rarement au fond. Et puis les ressorts intimes sont tellement singuliers, antagonistes aussi et changeant.
 

03
AOU 18

Une forme de vie

Je venais de poser la misère et le yuca à l'ombre, tout au fond de la cour pavée, avec aussi le bonsaï et toutes les plantes de l'atelier pour traverser l'été. Et c'est là que soudain j'ai commencé à m'affoler. Oui, j'avais terminé "À l'aube", le dernier Djian – une sombre histoire de perversité ordinaire –, et donc je n'avais plus de roman pour le début des vacances. J'aurai pu me raisonner, m'autopsyer pour voir ce que cachait cette urgence-là ou simplement attendre d'arriver là-bas au bord de la mer – en plus, je sais bien que sur place il y a l'Ancre de Miséricorde – mais non, c'est comme une drogue dure ce truc. Alors j'ai foncé vers la grande librairie à quelques pas de l'atelier – sur deux étages quand même – et, sur le chemin, je me suis dit je vais prendre un roman d'Amélie Nothomb. Une valeur sûre comme ça.

"Une forme de vie". C'est ce roman-là que j'ai choisi. « Ces mots évoquent en principe l'existence élémentaire des amibes et des protozoaires. Pour la plupart des gens, il n'y a là qu’un grouillement un peu dégoûtant. » Mais, là, c'est autre chose : Melvin Mapple, un soldat américain posté en Irak, devient obèse, il écrit à Amélie qui répond à presque toutes les lettres parce qu'elle est épistolière depuis l'enfance. Et parce qu'elle aussi a eu un rapport très spécial à la nourriture. Et c'est ça qui m'a accroché, cette question du rapport à la nourriture, boulimique ou anorexique, ça cache autre chose toujours. Bref. Une correspondance s'engage. Et l'échange de lettres fonctionne comme une scissiparité : l'un envoie une infime particule d’existence, la lecture de l'autre la double, la réponse la multiplie, et ainsi de suite. Une forme de vie donc. Avec cette question de l'obésité. 

18
JUI 18

Les formations de l'inconscient pour les coachs

Ça faisait un bon moment que mon syllabus pour la supervision à Paris 2 était caduque. Oui, parce qu'au fil des années, il n'y avait pas que les tables que je retournais et mettais sur le côté dans ce master coaching : même traitement pour les outils du coach. Et, avec le divan, j'ai moi-même chamboulé tous mes repères - la systémique familiale et la gestalt-thérapie -, et voyagé sens dessus dessous. De plus en plus.

Alors aujourd'hui j'aime bien réécrire ce syllabus : focus sur les processus inconscients en coaching. Comme une formation sur les formations de l'inconscient. Pour les coachs, autant que possible.

 

04
JUI 18

C'est pas remboursé

Ça faisait longtemps que je n'avais pas passé d'examen. Pas des examens médicaux parce que, pour ça, je m'invente régulièrement des maladies imaginaires. Bref. Il y a quinze jours, il y avait l'examen à la fac pour le D.U Psychanalyse Freudienne. Et, après l'épreuve, je me suis fait mon cinéma : doute, rêves d'échec, peur d'avoir trop fait mon malin... Oui, parce que pendant l'examen j'avais pris un angle qui n'était pas banal. Et j'en parle sur ma chaîne Mammifère & Digital : C'est pas remboursé par la sécu.

28
JUN 18

Un livre pour l'été

« … Ce que nous nommons besoin dans la sphère entrepreneuriale se mue en désir sous la plume des auteurs. Désir à la fois inassouvissable et moteur de vie : sans désir pas de vie, et avec le désir de la souffrance. » C'est Jean-Louis Muller qui écrit ces lignes-là à propos de l'ouvrage que j'ai écrit avec Eva : "Érotiser l'entreprise".

C'est à la Cegos que j'ai rencontré Jean-Louis. Consultant en management, il animait les stages "millionnaire" (c'est-à-dire avec toujours, depuis les origines, plein de stagiaires). Mais c'est surtout dans un groupe animé par François Balta, médecin psychiatre et thérapeute familial, que je l'ai côtoyé de près. Ce n'était pas du tout millionnaire ce groupe-là, plutôt discret et intimiste. Et c'était de la supervision, donc pas du tout psychiatrique ni thérapeutique a priori, mais chaque consultant percevait au fil des séances combien son histoire personnelle, ses pulsions et tout ce qu'il voulait tenir à distance, s'emberlificotait au fond avec sa pratique et ses fantasmes professionnels (ses désirs de puissance, de maîtrise, de savoir…). Je me dis aujourd'hui que c'était un peu comme la « thérapie institutionnelle », avec Jean Oury. Oui, quand les soignants savent bien qu'ils sont tout aussi « dérangés » au fond que ceux qu'ils veulent soigner. Et c'est à partir de là que j'ai eu envie d'aller voir ailleurs, enfin plus du côté de chez moi.

J'ai aussi aimé continuer de voir Jean-Louis parce qu'on est devenu voisins, à la campagne, avec Eva. Et il a aimé lire notre livre paru au printemps et puis écrire à son tour quelques lignes.

14
JUN 18

Tendre et sensuel

« Pourquoi les hommes ont-ils parfois besoin d'aller voir ailleurs ? » C'était l'autre jour, le boss de la poissonnerie qui me demandait ça. Oui, parce que des fois, il lit ce que j'écris ici ou là, et là il doit préparer une conférence sur ce sujet pour son club de réflexion. Un club discret mais pas secret.
« Avec si possible un point de vue plutôt philosophique » il a ajouté.

Alors je lui ai écrit quelques lignes, mais c'est pas très philosophique.

05
JUN 18

La peur, un faux-ami de l'Eros

Les projets de transformation sont bien à la mode en ce moment. Oui, avec tout le digital ou l'entreprise agile, l'intelligence artificielle ou collective, etc. Et, avec ça, les experts et les consultants s'excitent beaucoup. Ça s'excite dans l'illusion de maîtrise, en tous sens et avec plein de modèles, de courbe en U ou du deuil...
Interview sur le fil de la peur, ici. Parce que la peur est l'un des « faux amis » de l'Eros, oui comme un excitant au fond. Bref. Une interview par Cécile Rayssiguier, que j'ai côtoyée à la CEGOS et qui anime aujourd'hui Merakin, un réseau de consultants. 

23
MAI 18

Sens dessus dessous

Depuis quelques semaines, Eva et moi on aime faire des vidéos sur YouTube. En duo et sur le vif.
Notre chaîne s'appelle "Sens dessus dessous" parce que c'est sur le fil de la vie quotidienne et c'est aussi le nom du cabinet de psychanalyse contemporaine qu'on ouvre à Sens. Sur la rue et à deux pas du marché.

Ce n'est pas évident de faire des vidéos à deux, je trouve, parce que ce n'est ni préparé ni sur le mode de l'interview.
Et les gens nous regardent beaucoup par derrière, enfin sur les réseaux sociaux, mais ils font toujours comme s'ils n'avaient rien vu.


Les deux vidéos du moment, là :

13
MAI 18

Le plan de Dieu

Bien rangés, deux par deux, on ne les regarde pas trop ces fromages-là quand ils sont bien frais. « Sein de nounou » ça s'appelle, parce qu'ils ont vraiment la forme d'un sein et un petit téton. Mais, là, je ne sais plus qui a commencé, toi et moi on a eu très envie de celui qui était au bout du comptoir, un peu à l'écart, dans la clayette de sapin là où Sarah et Damien les fromagers posent les « déclassés ». Un peu trop faits au goût des gens. 

08
MAI 18

La pleine ambivalence

Ce n'est pas banal une formation qui plonge dans les "formations de l'inconscient". Oui, dans nos conflits intérieurs, nos névroses, nos répétitions, nos rêves, nos actes manqués... Vraiment pas banal, surtout en coaching. Mais comment peut-il en être autrement ? C'est à Paris 2 pour le master coaching. Huit séances au fil de l'année universitaire, sur le fil de l'inconscient donc. Et vendredi dernier, j'ai aimé choisir l'ambivalence. A la découverte de la dualité pulsionnelle derrière le non-jugement, la non-violence ou les accords mexicains.

Quelques notes de cette séance-là, en vidéo et sur ma chaîne YouTube : "Digital & Mammifère".