18
AOU 09

Passages attachants

Lamartine dit du « livre de la vie » que « le passage attachant ne s'y lit pas deux fois ».
Peut-être que chaque instant de notre vie peut devenir un passage attachant…

C'est une ancienne maison de pêcheur appuyée contre une bâtisse qui, elle, semble avoir moins d'histoire.
Pour la trouver, la femme de l'agence nous a donné le plan du village. Nous nous sommes d'abord égarés dans les ruelles escarpées qui descendent vers la mer.

13
AOU 09

Paradis perdu

« J'ai aimé déposer sur ton corps cette huile aux parfums d'orange et d'amande. Tu fermais les yeux sous les caresses. Le soleil aussi te caressait de ses rayons. Tes lèvres frémissaient. »
Il lit de mémoire quelques lignes d'une lettre écrite à cette femme qu'il aime, qu'il aimait. Elle met fin à l'histoire.

Des premières gouttes de pluie frappent les vitres de la fenêtre entrouverte derrière lui. Un peu de fraîcheur nous enveloppe en cette fin de journée d'été.
« J'ai aimé te rencontrer, poursuit-il la voix et les yeux troublés. J'aimais t'écouter me raconter des histoires. J'ai aimé partager ta compagnie dans cette maison loin du bruit du monde. Une maison d'écrivain aux lisières de la forêt. »
La pluie joue comme une musique autour de ses mots et de sa voix. Il est tombé en amour de celle qui avait « la douceur et le charme d'une fée ». De celle qui est devenue « son amie, son amante, son âme sœur ».

11
AOU 09

L'espèce fabulatrice

Je profite d'une escale de quelques jours par ici pour partager une lecture de l'été :
L'espèce fabulatrice de Nancy Huston, publié chez Actes Sud dans la collection Un endroit où aller.
Cet essai philosophique est un bel endroit où aller… se poser, s'interroger, comprendre, voyager, réfléchir.
Aller se poser aux côtés de cette auteure, née au Canada et qui vit en France, romancière, essayiste et aussi musicienne.
Un endroit pour s'interroger sur « A quoi ça sert d'inventer des histoires, alors que la réalité est déjà tellement incroyable ? »
Pour comprendre comment « la narrativité s'est développée en notre espèce comme technique de survie » face à notre fragilité et notre besoin de Sens ; comment notre cerveau est un conteur inénarrable qui fait notre humanité.
Un livre pour voyager à travers les fictions et les croyances, primitives ou modernes, riches ou pauvres, belles ou brutales, familiales, tribales, religieuses ou politiques, qui donnent forme et sens à notre vie.
Pour réfléchir sur les fables intimes qui engendrent l'amour et sur les récits guerriers qui engendrent la mort.
Un essai, philosophique et poétique, pour rester le romancier du livre de sa vie.

24
JUI 09

Vacances

Dans quelques heures, je quitte ma maison et mon jardin, l'âme libre et le cœur léger. Disponible à la vacance.
C'est la première fois, je crois.
L'âme libre des attaches d'une histoire ancienne qu'au fil des derniers mois, patiemment, j'ai pris le temps de dénouer.
Je comprends aujourd'hui combien plonger dans les abysses valait la peine !

18
JUI 09

Un jardin pour le temps

« Ce qui manque n'est pas le temps, mais la présence au temps. »
Ces mots que je croyais oubliés me reviennent en mémoire lorsque, dans un coaching en groupe, une participante déclare : « Nous devons gagner du temps ! »
C'est le premier tour de table et j'ai invité chacun à prendre le temps de se poser. Prendre un moment pour soi puis nommer son envie pour cette séance.
La jeune femme ajoute : « Il faudra gagner du temps dans nos manières de travailler. »
Elle pointe peut-être cet instant de présence que je prends le soin d'étirer, de dilater. Un temps qui peut sembler vide, inutile en apparence.
Alors je me surprends à citer cette phrase découverte dans La lumineuse histoire du Prince qui manquait de tout. Une fable initiatique où un prince souffre de toutes sortes de manques : manque de temps, de reconnaissance, d'amitié…
Aucun participant ne relève. La citation est peut-être trop décalée, incongrue ici ?
 
12
JUI 09

Entre les abysses et les étoiles

Il y a des chaussures de femme sur le tapis blanc. J'imagine celle qui habite ce lieu hésiter un instant entre ces escarpins fantaisie et les chaussures à talon.
L'appartement est silencieux. Le parquet craque sous mes pas. De larges lattes, irrégulières, peintes en noir laqué. Sur un canapé un PC portable. Un paquet de Philip Morris sur la table basse. Ceux qui vivent ici étaient peut-être là l'instant d'avant.
 
07
JUI 09

Traverser l'impasse

« C'est étrange, j'ai envie de prendre soin de vous ! »
Mes mots la font sursauter. La phrase me surprend aussi. Je ne sais pas encore ce qui suscite cet élan. Elle remplit son verre de l'eau fraîche que j'ai apportée. Elle a des tâches de rousseur sur le nez et les joues. Sa frange bien droite souligne ses longs sourcils bruns et ses yeux verts. J'aimerais savoir peindre.
Elle semble attendre une suite à mes mots. Je questionne :
- Ça vous fait quoi quand je vous dis ça ?
- Je me dis que vous avez pris mon symptôme ! Elle sourit et ajoute : Je prends conscience que je plonge dans la plainte aujourd'hui.
- Et je me croyais allergique à ça !
 
02
JUI 09

Prendre soin

Savoir prendre soin de l'autre, de son bien-être, de son histoire et de ses demandes est un talent, un privilège et un art.
Un art qui nous invite à cultiver d'abord notre jardin. Sans modération. Et sans attendre les vacances d'été !

 

30
JUN 09

Indépendant

« Je veux m'installer en indépendant. J'ai tout préparé pour quitter l'entreprise et créer mon cabinet. Mais je n'arrive pas à franchir le pas ! »
Il pose des mots sur son histoire : il est DRH et a déjà passé six ans dans cette entreprise. Aujourd'hui il s'y ennuie. Il est aussi l'auteur d'ouvrages sur les ressources humaines.
Il est là depuis quelques minutes. C'est la première séance. Il me dit qu'il a fréquenté le divan pendant plusieurs années. Quelque chose d'enveloppant et doux s'installe entre lui et moi. Et si je retenais un instant le fil qui se tisse et nous enveloppe doucement ? Suspendre ce fil pour le mettre en relief. Je lui demande : « Qu'attendez-vous de moi ? »
 
23
JUN 09

L'amie idéale

J'ai rencontré cette amie idéale pendant quelques instants. Âme sœur et confidente bienveillante d'un moment. C'était lors d'une séance avec ma psy !
Elle avait envie de découvrir avec moi une relation que je semble chercher en vain. Une relation où la femme ne serait ni l'archétype de la « bonne mère », ni l'épouse. Ni la thérapeute qui guérit des maux de l'âme, ni la muse qui m'inspire.
Et elle a pour cela choisi le jeu. Elle a d'abord beaucoup tâtonné. Elle est entré dans la peau de différentes figures féminines qu'elle sait importantes pour moi. Je devais lui donner la réplique, mais les mots sonnaient faux.
 
20
JUN 09

L'art ou la peur

Chaque année, le rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), permet de donner forme aux risques d'abus et aux dérives dans les métiers de l'accompagnement : psychothérapie, coaching, formation au développement personnel…
Relayée par les médias, la publication de ce copieux rapport provoque des réactions toujours contrastées : peur ou colère, applaudissements par ici, critiques par

13
JUN 09

Une bouteille à la mare

Ingrédients (pour un, deux, trois, quatre coachs ou plus) :
• Une bouteille transparente (1,5 litre)
• De l'eau du fond d'une mare.

Préparation :
• Remplir la bouteille de l'eau prélevée au fond de la mare
• Fermer et bien agiter
• Poser la bouteille devant le groupe
• Observer, écouter, ressentir, en silence...

C'est l'une des étranges "recettes" découvertes dans mon lieu de supervision.
Plusieurs mois après l'expérience, les sensations sont encore présentes. Comme une empreinte initiatique et aussi un voyage intérieur qui devient possible quand ça s'agite
ou quand c'est triste en moi. Et aussi lorsqu'un client arrive en séance dans une confusion contagieuse.
 
07
JUN 09

« Tout est dans la tête »

C'est le livre d'un non-psy… sur l'histoire d'un psy qui déprime, sur ses fantasmes, ses relations avec ses patients, avec sa femme

Le bandeau rouge sur la couverture annonce l'intrigue : Il a besoin d'un psy. Le problème, c'est qu'il en est un lui-même
L'auteur, Alastair Campbell, était journaliste et conseiller politique de Tony Blair.