29
OCT 17

Ça n'a pas de rapport

Jusqu'alors j'étais vraiment incapable de lire des écrits de Freud. Ça me rebutait.

Mais c'était bizarre parce que j'aime beaucoup, beaucoup, écouter des psys le citer et commenter ses textes. Des psychanalystes comme Paul-Laurent Assoun, J.-B. Pontalis, André Green et bien d'autres. Avec alors le plaisir de leur voix quand ils reprennent et développent sa pensée. Et puis, en retournant à la fac, j'ai bien vu qu'il me faudrait quand même en passer par là, par lire ses ouvrages de référence je veux dire. Parce qu'à la fin du D.U. il y a un examen de deux heures sur toute la psychanalyse freudienne. Mais, depuis, c'est pire, je ne comprends rien. Je fais un blocage.

Alors, un soir, j'ai évoqué ça sur le divan. Sans me faire trop d'illusion parce que je sais bien que ce n'est pas résolutoire la psychanalyse. Enfin pas directement. 

19
OCT 17

Du barbelé dans le verger

Une femme me plante un couteau dans le bras gauche. Ça le transperce mais ça ne me fait pas du tout mal. Et ça ne saigne pas. Je me réveille en sursaut. Je crois bien que la femme m'a fait ça parce que j'ai voulu la pousser à bout. Comme s'il fallait une raison à tout ça.
– Pourquoi le bras gauche ?
D'habitude ma psy me laisse patauger juste après le récit de mon rêve – un peu comme on fait au réveil d'ailleurs –, mais aujourd'hui, à peine ai-je fini et elle me questionne. C'est vrai que j'ai précisé que c'était mon bras gauche, là, mais je ne vois pas du tout pourquoi. Pas encore. Et puis, ce qui semble s'imposer dans un rêve c'est souvent pour détourner l'attention et cacher tout autre chose alors. Comme le ferait un couple de magiciens quand la femme montre une colombe dans une cage, en remuant plus ou moins ses fesses d'ailleurs, et pendant ce temps-là le type prépare son coup.
– Vous n'êtes pas gaucher pourtant ?
Ma psy insiste. Non, bien sûr ! Mais comment elle peut savoir ça, je n'ai jamais écrit sur le divan, enfin pas devant elle. Moi je me dis que la femme qui me plante le couteau c'est peut-être moi-même puisque j'ai bien compris maintenant que je suis aussi l'instigateur de mes rêves. Oui, ce serait plus pratique de me faire ça avec ma main droite. Mais je n'ai pas d'envie de suicide, enfin pas consciemment.
Derrière moi, ma psy semble s'entêter, elle dit que ça lui évoque le cœur parce que le cœur est à gauche. 

15
OCT 17

Mélange des genres

– Tu sais, j'ai un fantasme avec toi.

Là, tu t'apprêtais à faire tomber ton peignoir sur le chemin vers la baignoire, mais quand je te dis ça, forcément, tu t'arrêtes net. Et tu me regardes intriguée. Et un peu inquiète quand même.
Bien sûr, tu ne sais encore rien de ce fantasme-là mais ça fait plusieurs jours que je pense à ça et j'aime choisir ce moment, pile poil quand je te croise, avec dans mes mains les trois ou quatre tee-shirts de l'été que j'allais ranger au fond du placard parce que l'automne arrive. Et c'est fou, ni toi ni moi n'avons prémédité cet instant-là, enfin pas consciemment, mais tout est là soudain pour que les choses se fassent.

– Et c'est quoi ton fantasme ? tu me demandes.

10
OCT 17

L'inconscient, au quotidien, au tournant, en séance

Ça m'a fait tout bizarre la première fois de retourner sur les bancs de la fac, là-bas à Paris 7, pour le D.U. Psychanalyse freudienne. Oui, il y a pas mal de béton et de verre alors ça m'a rappelé mes études à Tolbiac. Même si Paris Diderot c'est plus joli parce que c'est au bord de la Seine et dans les Grands Moulins de Paris.

Ça m'a aussi replongé dans mes années lycée alors que c'est beaucoup plus loin dans ma tête (Freud parlait des "provinces" de l'inconscient mais celles-ci sont sans doute intemporelles). Les tableaux sont verts et les profs écrivent à la craie. Et surtout, me retrouver assis dans une salle de classe, tout au fond ou juste sous le nez de la prof, pendant plusieurs heures, c'est comme si j'étais tout d'un coup dans mon adolescence.

J'avais du mal à rester en place, j'étais agité par l'envie de faire mon malin ou d'attaquer la prof, enfin de la mettre en difficulté. Mais à ce jeu-là , les autres étudiants étaient bien plus forts que moi. Alors je me suis souvenu que je faisais exactement ça quand je suis arrivé en sixième. Oui, je faisais tourner en bourrique la prof de musique et j'étais très amoureux de la prof de sciences nat.

C'est ça le transfert, c'est immédiat, c'est tout le temps là et je me demande comment les gens se demandent ce que c'est. Je me suis calmé et le soir, quand je suis redevenu prof pour le master Coaching à Paris 2, j'ai commencé d'emblée avec les souvenirs d'enfance et une question : Pourquoi vous avez choisi de revenir sur les bancs de la fac ? Hein, pourquoi ?!

C'était la première séance et sur le thème de l'inconscient, au quotidien, "au tournant" et en séance.

05
OCT 17

Une petite touche de folie

« Thèmes inédits et mises en situation passionnantes. » … « Explique bien les fondamentaux du coaching. Par contre, part un peu trop dans sa propre histoire et ne cadre pas bien les pratiques : pas de consigne, des contradictions... amusant mais peu enrichissant pour moi. »
J'imaginais qu'il n'y avait plus d'évaluation à la fin du master Coaching à Paris 2. Oui, l'année dernière je n'ai rien vu passer de ce rituel-là, ni note ni commentaires des étudiants sur les enseignants. Alors c'est peut-être pour ça que cette année, mine de rien, j'ai aimé aller plus loin encore, sans censure, avec plein de contradictions et de folie, "à la rencontre de l'inconscient".

Les cours recommencent cette semaine avec une nouvelle promotion et j'aime, moi aussi, retourner sur les bancs de la fac, à Paris 7, pour le D.U "Psychanalyse freudienne". Là-bas, les profs écrivent à la craie sur des tableaux noirs Les bâtiments s'appellent Olympe de Gouges, La Halle aux farines

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