25
FéV 16

Irrésistiblement

Et au nom de quoi vous vous censurez, ici ?
C'est ma psy qui m'a demandé ça l'autre soir parce que je lui disais comment j'avais l'impression d'être coincé souvent, comme autocensuré dans ma vie. Avec aussi, depuis quelques jours, des symptômes physiques. Oui, je découvre que je ne respire qu'à moitié comme si j'étais en apnée souvent.
Et dans l'écriture aussi, je n'arrive pas à me lâcher vraiment. Et puis avec elle aussi sur le divan (enfin, moi sur le divan et elle derrière), je sens que je me coince. Mais sans trop savoir ce que je ne lâche pas puisque je ne sais pas ce que je ne lâche pas.

10
FéV 16

D'après une histoire vraie

J'avais tellement aimé Rien ne s'oppose à la nuit, cette autopsy par l'écriture des liens familiaux et d'une forme de fabrique de la folie, alors quand j'ai vu le nouvel opus de Delphine de Vigan, j'ai craqué.

Ce roman-là, D'après une histoire vraie, c'est comme un thriller psychologique ; impossible de le lâcher tellement la tension monte au fil des pages (presque 500 pages quand même ! jamais lu un livre aussi gros).
Mais, est-ce la suite de la saga familiale (Delphine reçoit des lettres de menace
) ou bien un délire privé (Delphine déprime, s'enferme) ? Est-ce pour de vrai ou une fiction ? Impossible de savoir. Et c'est ça aussi qui accroche et qui nous tient, comme une énigme et jusqu'à la fin.

Parce que c'est aussi une lubie de notre époque « cette fascination extrême de notre société pour le vrai, "vrai" à la télé, "vrai" au cinéma, "vrai" dans l’écriture" », dit la romancière dans ses interviews du moment mais en nous laissant avec l'énigme toujours.

Ce livre est inspiré de Misery, le roman-cauchemar de Stephen King, où un écrivain à succès se retrouve à la merci d'une infirmière qui adore son oeuvre… jusqu'à la folie.

Mais c'est aussi d'après une histoire vraie, celle de l'auteure, qui mêle à son récit des "personnages" de sa vie d'aujourd'hui : Louise et Paul, ses deux jumeaux qui quittent le nid maternel (elle a effectivement deux enfants mais c'est pas des jumeaux) ; François, son amoureux, qui est producteur et présentateur d'émissions littéraires et qui se demande aussi si Delphine délire (François Busnel, le critique littéraire, est son compagnon dans la "vraie" vie)

Alors jusqu'à la dernière page et même après, on ne sait pas, on ne sait plus, parce qu'on a beau vouloir démêler le vrai du faux, c'est toujours sur la même corde qu'on tire.

Et, là, quelques morceaux des pages que j'ai aimé corner.

07
FéV 16

T'es jeté

– Blacklisté ! Moi aussi maintenant je suis blacklisté.

Des fois, tu te mets à parler anglais sur le divan. Enfin tu places un mot ou une expression comme ça, dans une phrase, pour parler de toi : game over, buggé, short-cut, et cætera… (enfin pas et cætera, ça c'est du latin et c'est ton père qui parlait latin des fois). Et tu ne comprends pas pourquoi tu fais ça parce que t'es vraiment nul en anglais et c'est pas ta langue maternelle. Et ça te rappelle un peu tes années dans le conseil, avec plein de gimmicks et d'anglicismes, pour faire genre.
Blacklisté ! Tu répètes ce mot qui t'es venu et tu demandes à ta psy pourquoi tu fais ça des fois !? Tu sais bien qu'elle répond pas à ça parce qu'elle peut vraiment pas savoir pour toi. Mais là, t'insistes un instant juste pour qu'elle t'aide à trouver peut-être.

– Hein, mais pourquoi je fais ça des fois ? 

03
FéV 16

Des nouvelles de Lionel

J'ai aimé rencontrer Lionel Ancelet sur les bancs de l'école du coaching. C'était le début des années 2000. Et puis chacun a tracé sa route sur les chemins de l'accompagnement, Lionel du côté de ceux qui voulaient voir du pays ou changer de vie, enfin s'expatrier ou faire un bilan de compétences. 

Et il y a eu "Coacher avec ses démons", une année folle avec Eva, et c'est là que Lionel a aimé nous rejoindre ; l'instant d'un atelier. 

Et maintenant on chemine ensemble et en supervision, en groupe et à la campagne des fois. Et puis un jour, je ne sais plus trop comment, j'ai découvert que Lionel aimait beaucoup écrire aussi : des nouvelles et des micro-fictions, dans l'intimité et loin du coaching, alors j'ai eu envie de l'interviewer. Rencontre singulière donc. Et là, j'ai pas toujours tenu le fil de l'interview.