31
MAR 16

Tenir le fil, ensemble

Mission insatisfaisante ? ❞ C'est ça qui vient juste après la question de "la plus grande réussite" pour le dossier de référencement coach

Et là, c'est bizarre, je n'ai pas besoin de faire le malin et un détour par un QCM. Sans doute parce que ça m'évoque tout l'imparfait du subjectif et mes affinités avec les "métiers impossibles" – Gouverner, éduquer ou soigner – impossibles car "garantis d'emblée d'un succès insuffisant", disait Freud.

Application pratique à la supervision…

29
MAR 16

Pas de feedback ni de selfie

Votre plus grande réussite en coaching ? ❞ Je réponds à un dossier de référencement coach, là, et je tombe sur ça. C'est fou, je trouve, cette question-là. Alors j'imagine un instant un QCM :

Votre plus grande réussite en coaching c'est quand :
a. Votre client ne vous demande plus de feedback ni de selfie (oui, genre test ou profil de personnalité).
b. Il découvre que les "atomes crochus" c'est juste une image, pas une formule chimique de l'attachement.
c. Il commence à vraiment vous détester.
d. Il arrête de croire au Père Noël (ou de vous parler de sa mère).
e. Un beau matin, il ne revient pas.
f. Il recommence à vous parler de sa mère.
g. Autre.

Et puis, une fois moins énervé, j'essaie de répondre à la question posée (et c'est bizarre ce besoin de faire mon malin avant de répondre ; c'est infantile sans doute), parce que c'est vrai qu'en coaching il y a des résultats "attendus", des "indicateurs de réussite" 

24
MAR 16

Trop rangé

Quand j'arrive chez ma psy, je pose toujours mon manteau par terre. Oui, à même le sol, comme ça au pied de son divan.

Et j'ai toujours fait ça parce qu'il n'y a pas de porte-manteau et alors je ne vois pas trop comment faire autrement. Et j'imagine que les autres font ça aussi (j'ai quand même un doute parce que ça fait vraiment bordélique). Mais de là où elle est, je crois pas que ma psy voit tout ce bordel. Même si, au moment où je me déshabille, elle est déjà assise et forcément elle me voit faire.

Me déshabiller, le bordel, et tout ça devant elle, ça paraît un peu connoté, ambigu tout ça, et je fais comme ça aussi quand je vais dormir, j'aime bien laisser tout traîner par terre, mais là c'est pas ça. Non, ça a plutôt à voir avec ma manière de faire quand j'étais enfant. Oui, mes frères et moi quand on était petits, on avait une chambre au dernier étage mais c'est comme s'il ne fallait pas nous habiller et nous déshabiller trop loin de la cuisine. C'était un peu le QG, la cuisine, le centre des opérations et il fallait rester à portée d'œil (je crois qu'on dit plutôt "à portée de vue").

21
MAR 16

Ce qui se manque

Alors voilà. Voilà un bout de la bande-son de la supervision à Paris 2, l'autre soir. 

Et un thème de cette séance-là  "Un peu comme une glace sans tainc'était sur ce qui se rate, ce qui se manque quand l'inconscient prend les commandes en coaching. Et ça arrive souvent ça, quoi qu'on dise quoi qu'on fasse, parce qu'il est toujours là l'inconscient. Il fait un bruit de fond et il ne rate jamais son coup.

Et c'est pour ça que c'est important, je trouve, une supervision d'inspiration analytique (enfin, une supervision où on peut tout simplement mélanger le passé et le présent, le perso et le pro, le qu'en-dira-t-on et le pulsionnel, comme dans la vie quoi… et alors démêler un peu tout ça). 

Donc, voilà un extrait sur ce thème. Et attention, ça peut choquer les âmes sensibles parce que c'est plein de contre-transfert et de transfert en direct. Et, en même temps, ça s'accroche et se dénoue, au contact et au fil du travail, dans l'intime en petit groupe et puis retour en plénière.

J'ai pris des nouvelles de l'étudiante, elle va bien et elle est d'accord pour que je partage. Et moi j'ai pris soin d'aller voir pourquoi j'ai encore eu besoin de lâcher un crapaud ce soir-là en séance.

 

17
MAR 16

Un peu comme une glace sans tain

À la fac du coaching, à Paris 2, il y a un étudiant qui enregistre les séances de supervision. Oui, il me demande si je suis d'accord et il pose son magnéto entre deux chaises, enfin sur la chaise entre lui et moi. Et ça m'a un peu gêné la première fois.

Comme il est dans le monde du cinéma (il joue dans des films policiers mais pas que, je crois), je me suis dit ça va faire genre "moi aussi, je fais mon cinéma, là" ou peut-être tout le contraire : si je me sens sur écoute, je risque d'essayer de me contrôler et avec les associations libres, sans censure ni morale donc, ça va pas le faire.

Mais j'ai décidé de laisser faire pour voir ce que ça pouvait faire d'autre, à la fois la première fois et les fois d'après. Je fais ça parce qu'aujourd'hui je n'ai plus trop besoin de faire mon mariole ni le coincé je crois.

Et donc avec le magnéto, pendant chaque séance, c'est comme s'il y avait une glace sans tain. Pour moi c'est comme ça, mais pour les étudiants je sais pas du tout et peut-être que la prochaine fois je leur proposerai un temps pour analyser ça (parce que même s'ils font ça avec les autres profs c'est quand même pas une raison).

 

10
MAR 16

Mon antisèche dans la poche

Le coaching c'est une promesse de progrès, genre : "se transformer", "changer", "se développer", "gagner en leadership" ou en "autonomie", etc, etc.
Mais revenir sur les bancs de l'école – enfin à l'université –, là, comme aujourd'hui, ça a un côté un peu "régressif" non ? Ça ramène en enfance mine de rien… Et c'est l'un des paradoxes de l'accompagnement : aimer revenir un instant et plus sur les chemins de son histoire intime pour changer vraiment, si affinités… (vraiment, parce que des fois malgré tout ce qu'on raconte y'a pas du tout d'affinités pour ça au fond).
Et moi, là, comme je le faisais parfois à l'école, j'ai une antisèche dans ma poche. Mais finalement je les utilisais pas du tout mes antisèches, j'en avais pas besoin parce que je les avais dans la tête mais ça me rassurait au fond…

C'est comme ça que j'ai commencé l'atelier de supervision pour le master coaching à Dauphine, ce mercredi. J'en ai parlé un peu ici de ce nouveau master, avec tout le topo de la ministre sur le coaching dans la fonction publique : EM CATOP.

Et c'était sur un fil ce mercredi, sur le fil des associations libres, avec mon antisèche, enfin mon fil d'Ariane dans la poche.
C'était exigeant, je trouve, cette première session. Mais c'était bien aussi. Et je pense que ça aura des effets au fond parce que, visiblement, c'était pas du tout dans le mainstream du coaching : « Mais, mélanger tout le passé et le présent, le tout personnel et le professionnel, tout ce que vous nous dites, tout ce que vous faites, là, c'est tout ce qu'on nous dit qui est interdit en coaching » a dit un étudiant tout à la fin du voyage.

A suivre donc…
 

01
MAR 16

Souvenirs d'école

« Mon hypothèse est que nous choisissonsplus ou moins consciemment, un métier et un environnement relationnel où nous répétons mine de rien une partie de notre histoire intime et familière. [] Et c'est souvent dans l'après-coup que surgit le sens profond de nos choix et que se révèle la trame de nos trajectoires professionnelles avec leurs intrications et leurs impasses parfois. Et ce sont ces répétitions, leurs sources et leurs effets que j'aime déplier avec ceux que j'accompagne aujourd'hui. »

Là, je dois répondre à un questionnaire de référencement coach ; oui, parce que dans cette entreprise-là j'accompagne sans papier ni tatouage depuis pas mal d'années déjà et aujourd'hui ça ne se fait plus ça. 
Alors, pour illustrer ma pratique, j'évoque comment les histoires professionnelles et personnelles se tricotent à mailles très serrées au fond ; pour moi et pour ceux que j'accompagne aussiEt là, il y a cette question sur mon passage par l'école des coachs : "Quelle valeur ajoutée de votre formation dans votre parcours ?

Et je me souviens de ce feuilleton-là sur un mode "glamour" d'abord, et puis après coup de ce qui se tramait aussi en coulisses.
Je ne sais pas pour vous mais c'est fou quand même toutes les histoires qu'on se raconte.