31
MAI 16

Mis en examen

« Si tu fais ton examen de conscience, tu verras bien que j'ai raison ! » On me répétait ça souvent quand j'étais petit.

Et c'est peut-être pour ça qu'aujourd'hui, même si c'est super à la mode en ce moment, je me méfie beaucoup de la "pleine conscience" et de la méditation qui va avec, genre à heures fixes ou sur commande. Pourtant, j'ai fait beaucoup d'années de Yoga, pas mal de stages d'hypnose (pas de l'hypnose de foire mais d'Erickson) et aussi de l'auto-hypnose mais ça marchait pas trop sur moi. Alors maintenant je préfère tirer sur un fil ou sur un autre, un fil qui surgit de mon inconscient, comme ça, quand je ne l'attends pas. Oui, tirer sur tout ce qui dépasse mais qui se dérobe et puis me laisser faire, sans préméditer.

24
MAI 16

Tu veux un sucre ?

Quand un client me demande un café, je ne lui propose pas de sucre. Non jamais, parce que si je lui dis "Vous voulez un sucre ?", ça me rappelle trop quand j'étais enfant. Oui, le dressage des chiens : Assis ! Couché ! Fais le beau !

Et donc après ça, le chien avait droit à un sucre. Et des fois, c'était : "Allez ! Attaque !" alors que notre premier chien, Vidocky, c'était le même que Milou, le compagnon de Tintin, et donc pas du tout un chien d'attaque. Mais c'est vrai que quand Vidocky est mort, il y a eu Orphée, un doberman et puis après d'autres chiens de combat. C'était toujours des chiens de race, ils étaient tatoués, ils avaient les oreilles taillées et ma mère les emmenait à des concours pour gagner des prix. Et moi j'allais avec elle.

16
MAI 16

Un sandwich pour l'ambassadeur

L'autre matin, il était tôt, j'étais bien à jeun et alors je suis passé chez les vampires. Comme ça, sans rendez-vous. C'est à deux pas de l'Atelier et c'était pas pour donner mon sang. Non, j'avais une ordonnance avec plein de sigles et de consignes parce que je dois faire pas mal d'analyses en ce moment au laboratoire d'analyses médicales.

Ma psy m'embête un peu avec ça, elle dit que je veux peut-être "ajouter des analyses à mon analyse", alors je souris un instant parce que ça me décale et ça fait tomber mon angoisse, mais elle ne fait pas ça pour ça, je crois. (Et je parle encore d'elle, là, mais juste entre parenthèses parce que ce que j'écris maintenant, ça sort pas de là-bas. Oui, je crois que je n'ai plus besoin d'écrire sur le divan ou sur l'intimité du coaching. Et là c'est un peu la suite de "Plein de particules", l'histoire de la semaine dernière).

Et donc ce matin-là, une fois tout le sang laissé dans les fioles du labo – en fait, j'ai vérifié, ça s'appelle Laboratoire de Biologie Médicale et pas d'analyses , juste après donc, je me suis offert un café-croissant-jus d'oranges pressées.

07
MAI 16

Plein de particules

"C'est comme les fleurs japonaises de Proust : ces petits papiers froissés qui, une fois plongés dans l'eau, dans l'eau des souvenirs, s'étirent, se contournent, se colorent, s'épanouissent et deviennent des fleurs, des maisons, des personnages… toute une galaxie."
C'est Jean Rouaud qui racontait ça, l'autre soir, sur France Culture dans "A voix nue". Il parlait de son histoire familiale qui est la matière première de ses romans. Il soulignait aussi tous les détours que fait son inconscient au fil de son écriture pour retenir et puis lâcher ses souvenirs d'enfance, 
froissés, enfouis, refoulés, parce que trop sensibles ou douloureux.

J'aime beaucoup choisir et écouter ces émissions-là avec un auteur ou un artiste qui déplie une part de son histoire intime et puis les liens avec son art. Oui, j'aime beaucoup ça, surtout quand la nuit est tombée. Et alors, après l'émission, je me suis demandé pourquoi.

C'est sans doute parce que ça vient de mon enfance, je me suis dit. D'habitude, j'attends d'être sur le divan mais, là, comme c'était les vacances, j'ai découvert que je pouvais voyager seul dans ma mémoire ! Avant, ce n'était pas trop possible parce que j'avais tout gelé. Et alors aujourd'hui ça fait comme des fleurs japonaises dans ma tête.