26
MAI 17

Par qui être accompagné ?

« Ce serait un homme ou une femme ? Plutôt jeune ou bien âgé ? Silencieux ou pas du tout ? Vous seriez allongé ou face à face ? … ?
Vous vous laissez aller ainsi entre vous, en petit groupe, fantasmer celui qui vous accompagnera.
»
C'était vendredi soir à Paris 2 et c'est comme ça que j'ai commencé la supervision en groupe. Et, dans la foulée, sans rompre le fil, j'ai proposé de continuer comme ça, enfin d'ouvrir un peu à d'autres, sur le fil des jeux de transfert :
« Chacun de vous se retourne un instant vers le reste du groupe et choisit celui ou celle qui semble le plus proche de son fantasme : homme ou femme, plus ou moins âgé, silencieux… Et puis alors vous faites de la place à ceux-là dans votre groupe. Et une fois tout à côté, vous continuez en racontant en quoi il ou elle est proche de ce que vous imaginez ? Et puis aussi en quoi il ou elle est bien différent, 
par certains côtés, peut-être ? »

Et j'ai proposé encore un moment ainsi, toujours sans rompre le fil. Oui, parce que d'habitude je fractionne les séquences, mais là j'aime le mode fondu enchaîné :
« Et enfin, sur le fil de vos souvenirs, vous vous demandez ce que ça vous évoque cet autre, cette relation-là ? »

Donc tout ça, c'était l'autre soir, pour le Master Coaching. Sixième séance. Avec une question qui avait surgi la séance d'avant, à la pause : Par qui être accompagné ?
Et moi, forcément j'avais un parti pris, une réponse très orientée psychanalyse ! Alors j'ai imaginé ce cheminement-là pour laisser à chacun se raconter son histoire : du futur, vers le présent et puis vers le passé. Parce que tout ça, c'est très entremêlé sur la scène de l'inconscient.

Et au bout du compte, au bout de ce cheminement-là, il y en a qui ont entraperçu que leur fantasme, la figure de l'autre, celui qu'ils voulaient pour être accompagné, c'était comme une répétition dans le sens de leur histoire intime… ou bien à contre-sens. 

Et la trame de la séance, là, en partage. 

19
MAI 17

Les antécédents familiaux

"Et pourquoi tu ne prends pas un amant ?" C'est sa mère qui lui a proposé ça l'autre jour. Elle raconte ça à sa copine tout à côté d'elle, en terrasse. L'une blonde, l'autre brune, plutôt chics en apparence, elles se partagent une planche mixte, cochonnailles et fromages, et un pochon de rouge. Et moi je suis à deux tables de là, Grimbergen et cacahuètes.

J'aime bien me poser là, des fois, pour écrire. C'est juste derrière l'UNESCO et c'est calme d'habitude. Et là, j'ai envie d'écrire sur un moment un peu fou, l'autre soir, avec ma psy quand j'avais un couteau dans ma musette. J'ai pourtant décidé de ne plus écrire sur mes séances parce que je sens bien que ça interfère avec l'analyse. Enfin c'est une forme de répétition, je rejoue l'enfant qui fait son malin, qui veut se donner à voir, par l'écriture. Et puis, comme je lâche un peu les défenses, ça paraît de plus en plus fou mes séances. Ma psy m'a demandé si j'espérais être compris en publiant mes histoires comme ça, sur mon blog. Et ça m'a un peu calmé sa question parce que, non, évidemment c'est incompréhensible tout ça.

Mais j'ai aussi arrêté mon autofiction – Fais le beau, Attaque ! , parce que ce n'est pas du tout une fiction finalement et c'est attaquant, très blessant, pour ceux qui sont dans mon histoire. Mais l'écriture est une drogue pour moi et l'histoire de l'autre soir ce n'était pas vraiment pendant la séance, non c'était juste devant sa porte, alors ce n'est pas trop gênant, je pense. 

07
MAI 17

Et toujours elle m'écrivait

Et toujours elle m'écrivait. Le titre de ce livre reste longtemps comme une énigme au fil de ses pages. Oui, qui est celle qui écrivait, toujours ? Et comme il s'agit d'histoires d'enfance, enfin de psychanalyse, c'est aussi un peu comme une devinette. Si vous avez déjà voyagé sur un divan, cette devinette-là est facile puisque c'est une femme et souvent il n'y en a qu'une qui, attachante ou attachée, débordante ou manquée, se rappelle à soi. Les autres ne sont alors que des répétitions, plus ou moins déguisées.

La trame du livre est aussi celle d'une énigme à la recherche du secret des origines, de la "scène primitive". C'est un récit de divan donc et, ces récits de voyages sont plutôt rares car il y a la règle d'airain qui veut que jamais rien ne sorte du cabinet du psy. Mais ici même le psy met à mal tout ça. Oui, après une première tranche avec "une cerbère mutique" et puis une autre avec Pierre Fedida, "un psy qui ressemblait à Einstein", Philippe Grimbert, le troisième analyste de l'auteur, qui est aussi écrivain (Un secret, La mauvaise rencontre) se glisse entre les pages de son ancien patient. Il en ponctue le récit, par petites touches, interprète, suggère des liens, souligne le sens caché des mots (imper, pater). Comme en analyse aussi.
Et si la règle est enfreinte ici c'est parce que Grimbert "aime ce qui n’est pas orthodoxe [
] et que la psychanalyse a besoin d'être démythifiée, comme tout ce qui inspire une terreur sacrée." (*)

Et j'ai aimé ce livre-là pour tout ça : le récit comme une enquête policière tout au long des années, les voyages à travers l'histoire familiale et les névroses, la mise au jour de ce qui ne se dit pas, et tout le maillage de la psyché, les lignes du psy en contrepoint et sans jargon, les liens entre psychanalyse et écriture, les séances avec Pierre Fedida 

J'ai beaucoup aimé, même si ça finit un peu en accéléré avec la dernière tranche et une technologie qui fait Bzibzi Beeep Beeep que Grimbert, dans un acte manqué, voudrait écrire MERD ! Oui, ça s'accélère, ça semble forcer des liens mais c'est sans doute parce qu'au fil des années, l'inconscient avait été retourné, de fond en comble. 

05
MAI 17

Groupe de Pratiques Collaboratives

Cultiver le "vivre-ensemble", l'économie du partage, prendre soin des biens communs… Développer l'intelligence collective, l'innovation collaborative… Dans la cité comme dans l'entreprise, chacun appelle de ses vœux la coopération. Mais tout ça ne va pas de soi. Oui, parce qu'un groupe est propice à toutes les passions au fond, autant créatrices que destructrices.

Et c'est pour ça que, sur le fil de nos accompagnements et à l'écart des outils à la mode, Eva et moi on aime créer les Groupes d'Analyse de Pratiques Collaboratives. Pour faire du travail en groupe, l'objet de travail d'un groupe. C'est en duo, au féminin-masculin donc, et c'est vraiment précieux pour une écoute sensible des passions au cœur d'un groupe. 
Et c'est pour la rentrée.

Bienvenue à ceux qui aiment diriger ou animer des équipes, former ou accompagner des groupes, en entreprise ou en réseau.