29
JUN 19

Coupures de journal intime

La petite poule noire recommence à couver mais pas seulement sur le mode de la « gestation pour autrui » comme au printemps. Non, elle a aussi ses œufs bien à elle cette fois. Trois petits de la couleur de l'ivoire. Et quatre gros de la rousse.
J'ai pris mon petit-déjeuner au bord de la mare. Une fois, tu as vu la carpe Koï sauter hors de l'eau, tu m'as dit. Oui, très haut par dessus les nénuphars et dans le soleil. Alors j'ai attendu. 

19
JUN 19

Je sais tellement bien me cacher

Ce matin-là j'avais mis le réveil, alors forcément à un moment ça a sonné. J'ai aimé t'enlacer, te sentir dans tes courbes, te caresser dans les creux. Tout ça sans trop te réveiller et puis je n'ai pas pu m'empêcher de te mordre. Je fais bien la différence, à présent, entre le courant tendre et le courant sensuel, mais je sens que ça se mélange aussi avec une forme d'agressivité ou de violence sourde, originaire. Et, quoiqu'on en dise, tout le monde a ça au fond. 

Bref, je suis sorti du lit mais tu as voulu me retenir encore un instant.

13
JUN 19

Passage à l'acte

« Développer son charisme », « Croire en son potentiel », « Mater son agressivité »… le coaching est un haut-lieu de « passage à l'acte ». Oui, un mode opératoire spécial pour ça, pour le symptôme, pour la répétition. Institué, ritualisé, assisté par un coach.
Le passage à l'acte c'est un 
« circuit court », inconscient, entre la pulsion et un objet donné à haute tension. Sans vraiment d'élaboration alors. 
Ce n'est pas forcément un souci si le coach sait à peu près de quoi il en retourne : les jeux de transfert, ses pulsions face à tout ça, ses modes familiers d'excitation et de jouissance...

Tout ça c'était le thème de la supervision à Paris 2, pour le master Coaching, le mois dernier. Je partage ici le fil d'Ariane de cette séance. Tout s'est passé comme prévu jusqu'à la pause : travail en petits groupes et en associations libres sur des questions qui titillent ou taraudent chacun, plus ou moins. Oui, jusqu'à la pause parce que, à ce moment-là, il y a eu un attentat à Lyon et ça m'a pas mal dérouté sur le coup. Ou bien j'ai pris ça comme un prétexte pour moi-même passer à l'acte aussi. C'est là que j'ai commencé à parler d'un, deux, trois cas cliniques qui me taraudaient. Et puis, de fil en aiguille, il y a eu une comme une inversion des rôles alors, comme si je demandais au groupe quelque chose mine de rien. Et c'est sur le divan, dans l'après-coup comme toujours encore, que j'ai commencé à voir tout le pourquoi et le dessous de ces choses-là.

Prochaine et dernière séance demain soir.