08
NOV 15

Voyages sans frontières

« Voulez-vous prendre pour époux le même homme que votre mère ? (NDLR : enfin, le même genre d'hommes)
Et vous, voulez-vous prendre pour épouse, etc, etc… »

Il paraît que j'ai dit ça à la séance d'avant me confie, en aparté, l'une des étudiantes du Master Coaching. J'ai pas dit ça comme ça mais c'était l'idée (genre "Quand on aime, inconsciemment, on aime retrouver du même, du même que papa-maman. Et pour ça, on choisit un compagnon, ou une compagnone, comme l'un ou l'autre, ou un mélange des deux.")

Et l'étudiante-coach, là, elle a scénarisé ça en mode cérémonie de mariage. Cette idée l'a beaucoup marquée, elle me dit, parce qu'elle a réalisé qu'elle avait choisi un homme genre "tout le contraire de l'homme de sa mère" (NDRL : que son père donc), mais "à la fin, c'est revenu au même."

C'était vendredi soir à la fac pour la 2ème séance de supervision en groupe, sur le fil des associations libres toujours, et sur le thème : Sur un air de famille, résonances & jeux de transfert.

J'ai proposé de voyager en duo, à travers l'espace et le temps. A saute-frontières alors.

Là, en partage, mon topo pour cette séance. Et puis à la fin de ce billet un bonus inédit aussi.

 

24
OCT 15

Là, tu fais plus ton malin

Mais comment vous faites pour vous verser un salaire ? elle te demande.

C'est ta nouvelle conseillère clientèle pro qui te demande ça parce qu'elle a sous les yeux la liasse fiscale de ton année d'avant et alors toi tu te dis que tu vas peut-être devoir lui expliquer pourquoi tu te verses pas de salaire quand t'es en profession libérale. (Mais tu sais bien que pendant très longtemps toi aussi, même quand t'es devenu indépendant, t'as encore voulu te verser un salaire, comme quand t'étais consultant en cabinet. Et tu faisais ça chaque mois, jusqu'au jour où, - il y a pas si longtemps - , t'as enfin compris qu'en faisant ça tu payais un paquet de charges à l'URSSAF, au RSI, à la CIPAV (tu fais pas trop la différence) et plein d'impôts aussi.

– Comment vous faites pour vous rémunérer, je veux dire ? elle change un peu sa question parce qu'elle voit bien la tête que tu fais quand tu rumines, quand tu pars sans elle dans les dédales de ton histoire intime.

Et l'instant d'après, tu recafouilles, tu t'emmêles un peu les pédales, parce que tu évoques un peu ton métier et elle te demande :

– Mais ceux qui viennent vous voir, pourquoi ils viennent voir un psychiatre ?

Tu te dis que cet instant-là ça ferait un bon tweet mais là tu t'encafouilles parce que l'assistante de cette jeune banquière, quand elle a voulu prendre ce rendez-vous, elle t'a aussi un peu questionné sur ton métier : "Mais c'est quoi un coach ? Y en a plein ! Ça veut tout et rien dire !"

20
OCT 15

C'est presque l'hiver

L'autre matin, j'allais acheter des croissants ou des crêpes peut-être (je savais pas trop encore ce que j'allais choisir), et soudain sur le chemin je vois une immense affiche avec le mot VAGGINS.

C'est écrit comme ça sur la vitrine de la pharmacie : en majuscules, avec deux G et au pluriel. C'est quand même trop bizarre je me dis que l'apothicaire ait écrit ce mot comme ça, au pluriel et avec une faute (les deux G). Et en plus c'est à l'encre verte et sur fond bleu ; ça va pas du tout avec ce mot-là ces deux couleurs. Esthétiquement, je veux dire. Il doit y avoir un bug ? (je sais bien qu'à l'heure des croissants, je suis encore sur la fréquence des rêves mais, là, je suis bien réveillé.)

16
OCT 15

Alors t'éteins le barco

Quand t'es en soutenance pour un appel d'offres avec un codir et, qu'au bout d'un bon moment, tu sens bien que le courant ne passe pas vraiment, (oui, parce que ces choses-là tu les sens assez vite !), quand tu vois que tu commences à t'ennuyer à mourir et que ta propale leur va pas parce qu'ils n'ont pas vraiment envie de travailler comme ça, et que chacun reste bien coincé dans son jeu de rôle préféré et que, mine de rien alors, tu vis peut-être ce qu'ils font vivre à ceux qu'il faudrait "mobiliser", faire "bouger", aux étages juste en-dessous, mais qui "se bougent pas" et qui "résistent" aussi parce que "la soupe est trop bonne, ici" comme ils disent

13
OCT 15

Se développer comme Coach-Analyste

La Compagnie des Superviseurs, j'ai aimé en parler un peu ici, et là c'est parti !
La première séance en groupe c'était mercredi dernier ; avec quelques défenses massives, genre "position méta", théâtralité ou "je vais te tirer les vers du nez"… Mais, au bout du compte ou confusément, personne n'était dupe !

Cette compagnie-là n'existe nulle part ailleurs ; c'est loin des référentiels de compétences et de la bienséance, c'est comme une base de vie pour les compagnons de la supervision.
C'est pour tisser des liens entre psychanalyse et coaching, toujours ; et c'est l'un des parcours que, Eva & moi, on aime animer pour les Coachs-Analyste.

Et là, en partage, quelques indications pour faire route ensemble.

 

06
OCT 15

J'avais envie de chocolat

 Ah ! Vous allez prendre un café ? il me dit.

Là, je suis devant la machine à café parce que j'ai envie d'un chocolat. Et parce que juste avant j'ai proposé : "Ça vous dit de faire une pause ?" C'était pas vraiment une question, c'était vendredi soir à Paris 2 avec la nouvelle promo du master Coaching.

Moi, je voulais faire une pause parce que sinon, au bout d'une heure, je m'emballe et je perds les pédales mine de rien. Parce qu'un grand groupe ça me replonge dans ma famille nombreuse, avec la folie douce de chacun et la mienne. Parce qu'un groupe c'est régressif, je trouve, et que retourner sur les bancs de l'école, ça nous replonge tous en enfance. 

Et cette année, enfin ce soir, c'est beaucoup plus serein parce qu'ils ne sont pas trente, ils sont une vingtaine.

Et celui qui, là maintenant, me demande si j'ai envie d'un café, c'est l'un des étudiants. Il est devant la machine d'à-côté, celle qui distribue des boissons froides.

 Non, j'ai envie de chocolat, je lui dis.

24
SEP 15

Plutôt nature

Quand elle est venue ici la première fois, elle disait que dans son école de coaching, il fallait qu'elle trouve quatre clients à coacher ; enfin, pas dans son école, mais dehors. Elle devait aussi trouver un superviseur et c'est pour ça qu'elle venait ici. (Je crois qu'elle devait en voir d'autres mais ça m'était égal à présent ces histoires de casting.)

– Combien vous allez les faire payer vos clients ?, je lui avais demandé tout à trac.

Ça m'avait échappé ça. Je crois que c'est parce qu'elle n'était pas habillée comme les coachs qui d'habitude vont à l'école des coachs : de satin ou de cuir, de couleurs ou de soie. Elle, elle était plutôt nature, je trouve.

– Heu !? Ils ne nous demandent pas ça à l'école, ils parlent pas de ça, elle avait dit.

J'avais trouvé ça bizarre pour une école de coachs (ce qui est bizarre aussi c'est que quand je veux écrire l'école des coachs, mon smartphone il veut écrire l'école des sorciers). Parce que même si c'était pas une école privée son école, mais une université, ils font quand même payer tout le monde.

 

16
SEP 15

Le guerrier devant la porte cochère

Depuis cet été, pour venir à l'Atelier, le code d'entrée sur la rue est activé en journée. Alors moi, d'habitude, je préviens les clients avec un texto ; mais ce jour-là, ce coach-là je l'ai pas prévenu. (Je sais pas trop pourquoi j'ai fait ça ?).

– Mais alors comment t'as fait pour entrer ?, je lui demande, quand il frappe à la porte du bord de ciel. (Le "bord de ciel" c'était ma formule d'avant pour faire genre romantique, mais maintenant j'ai moins besoin de ça, je crois).

– Oh, pas de souci !, il dit. J'ai vu "SONNEZ  et puis POUSSEZ", mais il y avait plus de sonnette, il continue.

– Oui, il y a un vigik à la place ! Mais alors comment t'as fait ? je lui demande.

14
SEP 15

Prendre le temps de non répondre

C'est un appel d'offres pour du coaching, avec tous les ingrédients du coaching alors : objectifs, parcours intensifs, tests de personnalité, outillages et protocoles, etc. Et moi, je ne peux plus accompagner avec ces ingrédients-là, y compris dans cette entreprise où j'aime accompagner depuis longtemps déjà, dans les situations de crise et par-delà.
C'est le divan qui a cet effet-là sur moi. Et tout le travail de fond avec Eva et quelques autres coachs aussi, - de plus en plus nombreux -, qui aiment nous rejoindre pour accompagner plus au naturel.

Alors, j'ai pris le temps de lire et relire cet appel d'offres, en long en large. J'ai pris le temps de ruminer au jardin, et de m'interroger sur mes "résistances au changement" peut-être ? Ou bien sur un auto-sabotage, mine de rien ? Et sur le risque de tirer le diable par la queue à force d'aller encore hors des sentiers battus ? Et finalement j'ai aimé prendre le temps de non répondre.

Parce que j'aime croire qu'au fil du temps, il y aura de plus en plus de réponses comme ça. Beaucoup plus d'accompagnements au naturel.

06
SEP 15

C'est la rentrée !

Je marche sur un chemin de crête derrière la maison de mon enfance. Je marche d'un bon pas parce que la nuit va bientôt tomber. Et soudain, juste devant moi, enfin à 100 mètres, je vois une énorme araignée. Elle est à 100 mètres. Je ne sais pas pourquoi j'insiste sur ça, là, en vous racontant ce rêve, je dis.

– Cent mètres, elle répète derrière moi.

Elle n'a jamais fait ça : me parler un instant au milieu d'un rêve, enfin du récit d'un rêve. Alors je me dis qu'il y a un autre sens peut-être derrière ces 100 mètres. Et comme ici c'est souvent sexe ou violence derrière les mots, j'essaie un instant avec ça. Et ça pourrait être "mettre du sang", parce qu'il y avait pas mal de sang ces derniers jours autour de moi mais, là, ce n'est qu'un jeu de mots et c'est pas dans le rêve.

 

03
SEP 15

Innover dans le conseil : Soirée Portes ouvertes

Avec tout à la fois le désir d'indépendance des clients, la pression continue des acheteurs, "les barbares qui attaquent" et la révolution numérique (l'accès aux meilleurs en deux ou trois clics), les métiers du conseil et de la formation sont profondément chamboulés et bien tourneboulés.

Et c'est pour ça qu'avec Nathalie, Emmanuel et Vincent, – directeurs associés ou indépendants, en cabinets de conseil ou de formation, en management ou en organisation, – Eva & moi on aime bien, on aime beaucoup se retrouver régulièrement et en after work. Pour se confronter et innover dans les missions et au cœur du métier.

On chemine ensemble autour de cas complexes, un peu comme les médecins qui savent bien que le "médicament" c'est eux aussi au fond (groupes Balint). Eva aime apporter sa touche singulière sur l'Art du lien (en duo, en collectif), et ça permet aussi de faire plein de cocktails Consulting & Coaching savoureux et naturels.

Pour poursuivre l'aventure, notre groupe accueille d'autres confrères et c'est pour ça alors qu'on aime créer en cette rentrée une soirée Portes ouvertes : chacun de nous invite des praticiens avec qui nous nous sentons a priori en affinités.

 

01
SEP 15

Des fois elle passe par l'Opéra

"Ils ont posé une grosse plaque d'acier sur le distributeur de billets alors je ne pourrai pas encore vous régler aujourd'hui."
La semaine dernière, elle avait préféré arriver en retard pour retirer de l'argent parce que la fois d'avant c'était le contraire, elle était pile poil à l'heure mais sans l'argent parce que c'était beaucoup trop juste. Alors à la fin de cette séance-là elle m'avait demandé : "Je peux aller retirer du liquide et remonter si vous voulez ?" (Tiens, j'avais jamais pensé à ça.)

Sa psy d'avant était conventionnée, alors j'imagine que sortir de l'argent c'était pas une question.

25
AOU 15

Défenses naturelles & Coaching

Un site web bien sous tous rapports, un blog sans un poil qui dépasse, un profil LinkedIn nickel auto-censure ou dévoilement, cloisonnement ou strip-tease, notre manière de nous la raconter sur le web et sur la terre est truffée de défenses massives ou subtiles.

Et détricoter tout ça est vraiment propice au meilleur. Car elles viennent de loin ces défenses-là au fond. Ça vient de ces premiers instants où se mêlaient tout à la fois notre désir de voir et d'être vu. Et ça s'emmêle avec l'inverse aussi : la peur de nous exposer ou bien de voir le plus intime, avec aussi l'excitation de transgresser au fond
Questions de regards et ambivalence alors.