19
MAR 11

En cage

À deux pas du square bétonné, sous le métro aérien, ils ont mis des jeunes en cage. Et ceux-là hurlent et se cognent au tricot d'acier. Violemment. Ils courent en tout sens, frappent un ballon qui leur échappe à tout instant.
« Mais non ! Ils ne s'initient pas à l'oppression, me rassure Charlie qui connaît bien mon goût du drame. C'est juste un nouveau concept. »

16
MAR 11

Douce et enveloppante

Rendez-vous à travers les ondes. Elle est coach dans un cabinet réputé, depuis longtemps déjà. Et elle a aujourd'hui le désir de voler de ses propres ailes, d'aller dans le monde, libre et indépendante.
Et elle aimerait savoir comment j'ai fait.
Il y a dans le grain de sa voix une musique de l'enfance ; alors, une question me vient :
- Ce cabinet réputé, c'est quoi pour vous ?

14
MAR 11

Fantôme et fantasme

- Je suis avocat d'affaires et j'ai des soucis à l'âme, annonce-t-elle au téléphone. J'avais votre numéro là, sur mon bureau, depuis longtemps déjà, mais sans jamais oser vous appeler.
- Il vous faudra gravir cent marches pour arriver jusqu'ici, répond-il. Et le quartier est plutôt malfamé !

12
MAR 11

Conversation avec Yalom

Sophie Manégrier et Maryvonne Lorenzen sont des amies dans la tribu des coachs. Elles aiment aussi Irvin Yalom, beaucoup, passionnémentelles l'ont rencontré à San Francisco, l'automne dernier, et elles organisent un événement inédit : une conférence avec ce thérapeute hors du commun, à travers les ondes et par dessus l'atlantique. Ce sera le 17 mai à 18h00 au cœur de Paris.
Je relaie ici leur invitation avec bonheur.
Ce sera aussi l'occasion de parler de son dernier livre : "Dans le secret des miroirs".

 

 

09
MAR 11

Délicieuse imperfection du coach

Voici en partage le fil d'Ariane que j'ai aimé tisser pour un atelier délicieusement paradoxal : Le coach doué et vulnérable.
Préparer ce fil sur mon métier à tisser, patiemment, amoureusement, c'était comme vagabonder sur les chemins de l'encre.
Même délice, le jour venu, que de tricoter 
avec ce fil une étoffe intime, à deux, à trois, à droite, à gauche, à l'endroit, à l'envers, à l'envi…

05
MAR 11

Coaching et transfert

Quand le manque ou le désir, le tourment ou le délice s'invitent en séance alors tout tremble et se trouble entre le client et le coach, maintenant et jadis, ici et ailleurs. Ce pourrait être le thème d'un prochain atelier, décalé ou avancé, insolent ou didactique, sur les sentiers tabous du peuple coach.
C'est un nouvel instant vidéo avec Stéphane.

03
MAR 11

Retour en sous-bois

Ici, pour cultiver le dur et le laid, dès la plus tendre enfance, ils ont bétonné le square.

*

Elle a tricoté son écharpe avec cette laine bouclée, brute et un peu rugueuse, dont sont faits les doudous parfois.
Et pour tenir l'équilibre, pour tenir la barre d'acier, elle tire la manche de son manteau jusqu'à la pointe de ses doigts. Ça lui va comme un gant.

*

01
MAR 11

Terrasse à Rome

Pour mieux revenir aux sources, pour m'alléger, ce sont maintenant les manuels pratiques et les dictionnaires, les guides techniques et les grands livres du coaching, dont j'aime me défaire un à un et à jamais. Mais, à la place, avant que l'aube ne paraisse, une inconnue continue de déposer des romans délicieux, là, dans la blanchisserie sur le chemin de l'atelier.
Les premiers mots, les premières lignes, des pages déjà cornées, me font aimer d'emblée le livre du moment.

26
FéV 11

Entre ciel et chair

J'ai entr'aperçu l'affiche, il y a quelques jours, sur la céramique du métro, au détour d'un couloir. Regard photographique alors pour retenir l'essentiel : Théâtre Le Lucernaire, du 2 février au 26 mars.
Cette pièce-là parle de l'histoire de deux amants mythiques : Héloïse et Abélard. Et le texte est tiré d'un roman de Christiane Singer : Une passion
.
Désir irrésistible de voir cette pièce. Sans attendre !
C'était vendredi, à l'orée du soir, à l'orée du week end.

23
FéV 11

Sans le détour des mots

Elle se blottit au creux du sofa et elle retient son souffle. Elle attend. Sans un mot, sans un signe. Elle aimerait que je la devine, que je la comprenne. Cœur et âme.

22
FéV 11

Plafond de verre

Le toit de verre laisse entrer les flocons de neige et la pluie battante. Alors, à l'orée du jour, je suis allé dans l'atelier du brigand repenti, à deux rues de là. J'ai choisi sa plus grande échelle et j'ai gravi les cent marches qui mènent jusqu'ici.

20
FéV 11

La guerre amoureuse

J'aime savourer ce tout premier instant quand, à l'orée du jour, la maison dort encore et que je prends le temps de tourner, une à une, les premières pages d'un roman. En vélin, en velours.
Une page blanche d'abord. Comme pour oublier la quatrième de couverture. Puis, la page d'après, découvrir d'autres livres de l'auteur, chez Gallimard ou ailleurs : Le goût du malheur. La femme de proie. Nous ne savons pas aimer...
Encore une page pour rien, pour presque rien. Juste le titre en lettres capitales. Ce titre-là est paradoxal. La guerre amoureuse. Un oxymore.
L'amour devient une guerre, je crois, quand nous choisissons l'autre pour combler nos manques de jadis, pour guérir nos névroses.
Plus loin, une citation de Nietzche en écho à ces relations barbelées : L'amour dont la guerre est le moyen et dont la haine mortelle des sexes est la base.

Et enfin plonger dans les premières lignes :
J'allais vers un pays froid. Je m'y rendais seul et pas de gaieté de cœur. Avec même un sentiment de punition. Ce n'était pas tant de m'aventurer dans une contrée gelée qui me glaçait que l'impression déprimante de tourner résolument le dos à l'amour.

16
FéV 11

D'un cercle à l'autre

Les pieds au ciel, face contre face, j'ai bien pris soin de faire déranger les tables, ici et là, aux quatre coins de la salle. Nouvelle rencontre avec eux, entre chien et loup, dans ce doux désordre qui m'inspire. Sans plus attendre, je les invite à venir au cœur de la pièce. Et à former un premier cercle, puis un second. Deux cercles, l'un dans l'autre. Ça cafouille et ça chuchote. Chacun se retrouve maintenant face à face, à fleur de souffle. Silence d'un instant.