08
NOV 10

Lectures de la saison rousse

À l'encre noire : Incident de personne, Éric Pessan, Albin Michel, 2010.

Dans un TGV immobilisé en rase campagne à cause d'un suicide, un homme raconte sa vie à l'inconnue qui est assise tout à côté de lui.

Extrait : « depuis des années les gens me confient leurs histoires, massivement. Moi, je ne raconte rien. J'anime des ateliers d'écriture, voyez-vous, j'ai beau tenter d'aller vers la fiction, vers l'imagination, je moissonne des drames. Je travaille pourtant sur la forme, sur la contrainte qui permet que surgisse une phrase singulière. Je ne demande jamais aux participants de livrer des récits de vie. [...] Pourtant, donnez une feuille et un stylo à des gens, donnez du temps et un peu d'aplomb, encouragez-les, plaisantez un peu, détendez-les, racontez-leur qu'écrire n'est pas si difficile, redites-leur bien que l'on n'attend pas de la littérature d'eux mais des phrases qui leur ressemblent, et ils se mettront à vous exposer leurs fêlures, leurs drames. Des souffrances, des violences, des enfers j'en ai récolté de quoi encombrer mes rêves à tout jamais. »

 

Cruelle brieveté : La femme du métro, Mènis Koumandarèas. Quidam Éditeur, 2010.

À cet instant où la vie bascule d'un âge vers l'autre, Koùla, mariée, deux enfants, comptable, aime retrouver dans le métro d'Athènes à l'orée de chaque soir, Mimis, un étudiant deux fois plus jeune qu'elle. Elle en tombe amoureuse, se donne à lui et bientôt le quitte.

Une petite histoire, toute simple, banale, expédiée en quelques semaines et soixante pages. Une histoire sur le charme et le temps qui ne durent pas.
Traduit du grec par Michel Volkovitch.


Addict : La théorie de la contorsion, Margaux Motin. Editions Marabout, 2010.
Parisienne branchée, BD blogueuse, fashionista accro aux godasses… Dès qu'on essaie de la ranger dans des cases, Margaux Motin fait des crises de claustrophobie.
Son blog : Margaux Motin