« Les blessures d'anamour et les larmes, dit-elle, tracent des tatouages invisibles au creux de la chair. » Et elle, d'un clin d'œil, elle sait en deviner le dessin et la couleur. Et aussi la profondeur et le goût. Alors, de la pointe des cils ou des lèvres, elle voudrait effacer ces sillons secrets sur la peau de l'autre, patiemment, tendrement.
Après Le coach doué et vulnérable ou D'un cercle à l'autre , voici en partage un nouveau fil d'Ariane, préparé sur mon métier à tisser, pour un autre atelier sur les sentiers buissonniers du peuple coach. Un atelier pour explorer le désir qui nous porte vers l'entreprise, les fantasmes qui nous animent ici, les répétitions qui peut-être nous freinent…
À deux pas du square bétonné, sous le métro aérien, ils ont mis des jeunes en cage. Et ceux-là hurlent et se cognent au tricot d'acier. Violemment. Ils courent en tout sens, frappent un ballon qui leur échappe à tout instant.
« Mais non ! Ils ne s'initient pas à l'oppression, me rassure Charlie qui connaît bien mon goût du drame. C'est juste un nouveau concept. »
Rendez-vous à travers les ondes. Elle est coach dans un cabinet réputé, depuis longtemps déjà. Et elle a aujourd'hui le désir de voler de ses propres ailes, d'aller dans le monde, libre et indépendante.
Et elle aimerait savoir comment j'ai fait.
Il y a dans le grain de sa voix une musique de l'enfance ; alors, une question me vient :
- Ce cabinet réputé, c'est quoi pour vous ?
- Je suis avocat d'affaires et j'ai des soucis à l'âme, annonce-t-elle au téléphone. J'avais votre numéro là, sur mon bureau, depuis longtemps déjà, mais sans jamais oser vous appeler.
- Il vous faudra gravir cent marches pour arriver jusqu'ici, répond-il. Et le quartier est plutôt malfamé !
Sophie Manégrier et Maryvonne Lorenzen sont des amies dans la tribu des coachs. Elles aiment aussi Irvin Yalom, beaucoup, passionnément… elles l'ont rencontré à San Francisco, l'automne dernier, et elles organisent un événement inédit : une conférence avec ce thérapeute hors du commun, à travers les ondes et par dessus l'atlantique. Ce sera le 17 mai à 18h00 au cœur de Paris.
Je relaie ici leur invitation avec bonheur.
Ce sera aussi l'occasion de parler de son dernier livre : "Dans le secret des miroirs".
Voici en partage le fil d'Ariane que j'ai aimé tisser pour un atelier délicieusement paradoxal : Le coach doué et vulnérable.
Préparer ce fil sur mon métier à tisser, patiemment, amoureusement, c'était comme vagabonder sur les chemins de l'encre.
Même délice, le jour venu, que de tricoter avec ce fil une étoffe intime, à deux, à trois, à droite, à gauche, à l'endroit, à l'envers, à l'envi…
Quand le manque ou le désir, le tourment ou le délice s'invitent en séance alors tout tremble et se trouble entre le client et le coach, maintenant et jadis, ici et ailleurs. Ce pourrait être le thème d'un prochain atelier, décalé ou avancé, insolent ou didactique, sur les sentiers tabous du peuple coach.
C'est un nouvel instant vidéo avec Stéphane.
Ici, pour cultiver le dur et le laid, dès la plus tendre enfance, ils ont bétonné le square.
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Elle a tricoté son écharpe avec cette laine bouclée, brute et un peu rugueuse, dont sont faits les doudous parfois.
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Pour mieux revenir aux sources, pour m'alléger, ce sont maintenant les manuels pratiques et les dictionnaires, les guides techniques et les grands livres du coaching, dont j'aime me défaire un à un et à jamais. Mais, à la place, avant que l'aube ne paraisse, une inconnue continue de déposer des romans délicieux, là, dans la blanchisserie sur le chemin de l'atelier.
Les premiers mots, les premières lignes, des pages déjà cornées, me font aimer d'emblée le livre du moment.
J'ai entr'aperçu l'affiche, il y a quelques jours, sur la céramique du métro, au détour d'un couloir. Regard photographique alors pour retenir l'essentiel : Théâtre Le Lucernaire, du 2 février au 26 mars.
Cette pièce-là parle de l'histoire de deux amants mythiques : Héloïse et Abélard. Et le texte est tiré d'un roman de Christiane Singer : Une passion.
Désir irrésistible de voir cette pièce. Sans attendre !
C'était vendredi, à l'orée du soir, à l'orée du week end.
Elle se blottit au creux du sofa et elle retient son souffle. Elle attend. Sans un mot, sans un signe. Elle aimerait que je la devine, que je la comprenne. Cœur et âme.
Le toit de verre laisse entrer les flocons de neige et la pluie battante. Alors, à l'orée du jour, je suis allé dans l'atelier du brigand repenti, à deux rues de là. J'ai choisi sa plus grande échelle et j'ai gravi les cent marches qui mènent jusqu'ici.