28
NOV 17

Aimer fréquenter son inconscient

Il accompagnait cette femme-là depuis un moment déjà et puis, un beau matin, juste avant la séance elle a trébuché dans l'escalier. « Rien de grave, mais ça aurait pu être beaucoup plus grave. », elle lui a écrit par texto. Et alors elle n'est pas venue. La séance d'après, elle a eu une rage de dents, toute la nuit. Et donc elle n'est pas venue non plus. « Je reviendrai dès que les choses rentreront dans l'ordre. » elle lui a écrit. Oui, les gens font ça des fois, ils imaginent que les choses vont rentrer dans l'ordre et donc ils attendent. 

23
NOV 17

Psychosexuel

Vendredi dernier, il y avait une nouvelle journée de cours à la fac pour le D.U Psychanalyse freudienne à Paris 7. Et dès qu'elle est arrivée, la prof est montée sur le bureau (c'est une prof différente à chaque fois), elle s'est assise dessus, au beau milieu du milieu, je crois qu'elle a enlevé ses chaussures (je ne voyais pas très bien parce que je m'étais installé tout au fond, près de la fenêtre, pour éviter de faire mon malin comme la première fois, enfin comme quand j'étais au lycée) et puis, tant bien que mal, elle a pris la position du lotus en nous disant : "J'espère que je ne vais accoucher ici, aujourd'hui !"

16
NOV 17

Méprises et maladresses. Et jeux de transfert

Un mauvais coup de visseuse-dévisseuse sur le doigt quand je répare la pompe à eau dans la mare. Une marche arrière dans un chemin creux de la forêt qui met en accordéon le pot d'échappement de ma vieille Simca. Une bouteille d'eau qui se vide dans ma musette, avec mon mobile au fond… 

Oui, je fais pas mal de bourdes et de bévues en ce moment, avec pleins de conséquences quand même. Et comme j'aime bien lire Freud, toujours, j'ai eu envie de faire ça aussi à Paris 2 : ouvrir la deuxième séance sur le thème "Méprises et maladresses". C'est le chapitre 8 de "Psychopathologie de la vie quotidienne" et c'était vendredi soir pour le master Coaching. Non pas pour faire un truc à la mode, genre "lâcher prise" ou "apprendre de ses erreurs", mais pour continuer sur le fil de l'inconscient, comme un apéritif. Parce que si l'on prend le temps d'y regarder de plus près, dans nos faux-pas du quotidien, dans nos gestes mal placés, il y a toujours un mobile au fond.

Et puis j'ai continué sur les questions de transfert. Oui, parce que la supervision, quoiqu'on en dise, c'est l'analyse du transfert. 

Si vous aimez, j'ai mis à la fin de cette note un court extrait du chapitre "Méprises et maladresses" : une confusion d'un instant, de Freud, entre marteau à réflexes et diapason. Comme une énigme à résoudre alors.

06
NOV 17

Notre vie dans les forêts

C'était le début de la nuit. Les choses prennent toujours d'autres proportions la nuit. Je roulais vers la campagne et, sur les ondes, il y avait Serge Tisseron qui recevait Marie Darrieussecq pour son nouveau roman. Ça m'a tout de suite accroché. L'émission, l'ambiance, le titre, "Matières à penser" (le vendredi soir c'est sur "les hommes et les machines"), le thème du roman. L'auteure racontait qu'il y a quelques années, elle avait été psychothérapeute et qu'elle était intervenue après les attentats du Bataclan mais qu'elle préférait écrire à présent. Oui, parce que sans ça elle serait sans doute dans une maison de repos aujourd'hui. L'héroïne de son roman, Viviane, est aussi thérapeute. Et elle écrit. À la première personne. Au fond d'une forêt.